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jeansonalexis

🇹🇷 Semaine 39 : Malkara (4519 km)

Ça y est je suis en Turquie ! Nouvelle semaine, nouveau pays. C’est beau non ?



Pendant que j’écris cet article, le muezzin utilise les hauts parleurs du minaret de la mosquée du centre-ville. Il est 11h00.


Pour bien comprendre le déroulé des prières en Islam sur une journée, on peut noter ceci.


« En islam, la prière est le second acte de foi en importance après les deux témoignages (Echahada en arabe). Le Ramadan, l'aumône obligatoire et le pèlerinage viennent ensuite compléter ce qu'on appelle les 5 piliers de l'islam. La prière à considérer ici est en particulier celle des 5 prières quotidiennes. A des moments précis, la prière vient ponctuer la journée du croyant. (…)


Les 5 prières qu’indiennes sont :


  • Sobh : appelé aussi Fadjr, à l'aube, au début du crépuscule. 2 rakâ

  • Dhohr : à la mi-journée. 4 rakâ

  • Asr : vers fin d'après-midi. 4 rakâ

  • Maghrib : juste après le couché du soleil. 3 rakâ

  • Icha : prière de la nuit, 1 heur et 1/2 après Maghrib


(…) ».



C’est étonnant d’être en Turquie (et de l’avoir entamé déjà d’une soixantaine de kilomètres). Et ce à plusieurs niveau. Je ne compte bien évidement pas le fait d’avoir marcher jusque là !


D’abord, niveau kilomètre c’est le plus gros morceau.

Au moins 1300/1400 kilomètres. Peut être plus. Je ne sais pas encore.


Je me retrouve donc face à ce nouveau chapitre avec le sentiment que ça va être long. Que certaines portions seront un peu désertiques. Que je vais avoir le temps d’apprendre un peu plus le turc. Entre autre chose.

Mais surtout que quand je serai à Mersine pour prendre le ferry pour Chypre, alors le pèlerinage sera sur sa fin. Parce qu’arriver sur l’île, ce sera comme être aux portes de la ville sainte. Je parle vraiment distance et non des enjeux politiques. Parce que ce sera une autre paire de manche. Si ça se trouve, mon pèlerinage s’arrêtera là-bas. Peut être pas.


Personnellement, j’opterai pour la seconde option mais je ne peux qu’espérer que la route sera possible - même avec des conditions détériorées. S’il y a l’espace alors je passerai par la faille. En tout cas, disons qu’une fois la Turquie finie : un autre chapitre prendra la suite. Pour l’instant, c’est celui du kilométrage et non, de la guerre.


Ensuite, c’est le retour - ou l’arrivée - de certaines problématiques.

J’aurai l’occasion d’expliciter les autres dans les articles à venir.

Donc je n’en développerai ici que deux : les chiens errants (A) et un pèlerinage sous couverture (B).


A. La première des choses : ce sont les chiens errants.




J’en avais déjà reparlé mais là, la donne change de ce que j’avais connu.

Que ce soit en Serbie ou au Kosovo, il avait du canin dans les rues. Surtout au Kosovo d’ailleurs, puisque se rajoutait à ces errances la forme de la bande. C’était particulièrement observable dans les grandes villes comme Pristina. Mais le phénomène était cantonné dans les villes justement. Là où je mettrai de l’eau dans mon vin, c’est que j’ai traversé le Kosovo comme la Macédoine par les grands axes. Alors peut être bien que les abords m’auraient dit autre chose.


Ceci étant dit, j’ai observé un plus en Turquie. C’est que il y a aussi des bandes de chiens dans les campagnes. J’en ai croisé sur les chemins. Mais à chaque fois, ce fut une déception. Moi, je m’attendais à des bandits de grands chemins à la grogne pleine de canines. Mais je n’ai croisé pour le moment que des aboyeurs qui n’ont jamais empêché la caravane de passer. À chaque fois que j’en croise, je déclenche ma caméra et je retourne mon bâton pour avoir sa pointe à disposition.


J’attend toujours l’attaque de la meute mais rien pour le moment. Cela arrivera peut être et je l’espère de tout cœur.

En vrai, j’aimerai combattre ces 4 pattes pour ramener quelques cicatrices et me dire que j’ai passé le test turc. Après je dis cela, les pouces bien au chaud sur mon écran de téléphone et si cela se présentait vraiment : comment est-ce que je réagirai ? Faut dire que je me sens comme intouchable par la situation.


En y réfléchissant sur la route, 4 éléments permettent d’expliquer ma confiance en moi à ce sujet.

  • l’intérêt et « l’amour » que j’ai pour les chiens. Et donc : je n’ai pas peur.

  • que les chiens m’aiment bien en général. Et donc : je me montre toujours sympa avec eux.

  • que je n’ai jamais été agressé - et donc mordu - par l’un d’être eux. Et donc : que je n’ai pas eu à remonter sur mon vélo.

  • qu’avec mon bâton, j’ai un coup d’avance. Et donc : que je suis prêt - et je le marque avec ma voix et mon attitude - à les fracasser s’ils se montraient véhéments, en faisant toujours face au potentiel problème.


Finissons sur des chiffres et quelques articles sur le sujet - car c’est une réalité non négligeable du pays.


« (…)

Selon les chiffres du gouvernement, la Turquie abrite quatre millions de chiens errants, et le pays est classé « à haut risque » pour la circulation de la rage par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

(…) »



B. La deuxième des choses : c’est que je continue mon pèlerinage sous couverture.


Je ne dis jamais que je vais à Jérusalem. À chaque fois, j’explique que je vise Chypre. La situation avec Israël et le positionnement du président turc me laisse à penser qu’il n’est pas prudent de le dire. Le cas de l’espion sioniste me trotte beaucoup dans la tête.

Alors je ne le dis pas.


Mais pour autant, ceux à qui j’explique que je vais à Chypre en traversant - à pied - toute la Turquie me disent souvent que c’est impossible à faire. Bon on se rend bien compte de l’absurde d’une telle affirmation mais cela dit quelque chose.

Pourquoi absurde ?

Parce qu’à pied tout est faisable. C’est une question d’organisation au fond et de préparation.

Pourquoi cela est intéressant ?

Parce que ça montre que les turcs n’ont pas la coutume de marcher avec un sac, ou même sans, pour faire de longues distances. D’où l’intérêt que les turcs le portent aussi. Ils sont pour le moment très précautionneux avec moi : a toujours me demander si j’ai besoin de quelque chose.


C’est pour ça que la Turquie promet les monts et merveilles que j’attend toujours afin de continuer à engranger les 100 vies dont parlait Jean-Jacques Goldman dans sa chanson éponyme.


En effet, je n’ai toujours pas gagner les cicatrices que j’attend de ce pèlerinage. Et sans parler de tableau de chasse : je crois que si j’arrive à Jérusalem sans y avoir laissé quelques bouts de moi, j’aurai un sentiment d’inachevé.

Alors attention : il n’y a aucun projet suicidaire dans ma tête, aucune envie de perdre un doigt ou une oreille. Mais bien que cette route me laisse quelques traces. De toute manière, je pense que si ces difficultés arrivent c’est que Dieu aura su peser mes épaules et donc, estimer le poids que je suis capable de porter. La balle est donc dans son camp. Moi, mon rôle c’est de dérouler les kilomètres jour après jour. C’est tout. Pour le reste, je verrai bien.

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