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jeansonalexis

🇹🇷Semaine 46 : Konya (5335 km).

Me revoilà assez « vite ».


Pour aujourd’hui, une réflexion. Pas de points sur la route. Pas dans le sens des dernières aventures en tout cas. J’y reviendrai plus tard !



D’abord, posons les bases.


Je veux ici explorer le rapport des individus au temps dont ils disposent.


Toute la question est de savoir ce qu’on en fait, de comment on l’utilise pour s’user de son mieux. Comme la corde dont les brins finissent par s’effilocher par la tension de nos existences.


Les individus s’inscrivent dans une projection personnelle, dans la société, de ce qu’ils y prennent.


Même si certains picorent, d’autres voient plus loin. Je pense que cela a un rapport avec ce qu’on imagine du temps que l’on a. A trop penser « qu’on a le temps », on finit par le gaspiller. Tout dépend si on réfléchit à l’instant présent ou à l’éternité qui nous attend.


Dès lors, 3 types d’individus émergent. Chacun étant le fruit de ce qu’il veut insuffler et de la vie qu’il veut mener. Le temps a donc aujourd’hui une valeur volatile… chacun voyant son propre midi sur le pas de son âme (première partie).


La société ayant changée ses modèles de référence, elle n’a fait que produire des enfants attendant leur becquée. Pire, le délitement du tissus social, a su produire un individualisme favorisant pour chacun sa propre communauté et ses revendications égoïstes… c’est la nouvelle manière d’exister, et d’user de son temps de vie (deuxième partie).


Alors comment revenir au réel, au concret dans tout ce fatras ? Je ne sais pas pour vous, mais cela m’inquiète beaucoup. Parce que tout le brouillon d’aujourd’hui, produira les ratures de demain. Ainsi la route redonne la valeur au temps. C’est un moyen précieux qui ne tient qu’à nous. C’est la voie pour revenir au pays réel, pour retrouver les gens et vivre vraiment. Loin des mirages modernes qui ne sont que des gouffres (troisième partie).


Et puis je confluerai. Avec le pourquoi et le quand du moyen de la marche. En vrai cela devrait être une répétition trinitaire dans chacune de nos vies.


J’espère en tout ne pas être trop brouillon dans le déroulé de mes réflexions. J’espère que le fil que je tente de tendre, agira comme celui d’Ariane et non comme un pointillé difficile à garder en tête.


Vous remarquerez sûrement qu’il y a bien des fils à tirer de la pelote que je vous déroule ici. Peut-être même des fils que je tort parce que je ne les tire pas de la bonne manière… voyez donc cela comme une réflexion à caboche ouverte. Le bouillon de mon jus de gamberge est encore en ébullition, j’essaie donc de vous en transmettre les esters que je capte parmi ces effluves volatiles.



Bon… il est temps d’y aller.

Alors commençons.



Le temps joue sa propre partition. Mais qu’en est-il de nous autres mortels ?


5 semaines sont déjà passées depuis le dernier article et cela me semble une éternité. Pourtant je me vois l’écrire, le penser et le publier.


Comme quoi, le temps joue sa partition à sa manière. Sans s’emmerder avec nos considérations humaines. Lui a le temps. Nous, notre finitude. Il ne s’inscrit pas quelque part car l’éternité ne s’encombre pas de cet inutile. Nous, si. C’est avec ces cases là, que nous quantifions la valeur de notre vie. Le temps - qui nous file entre les doigts, comme dans le verre du sablier - est-ce que nous avons de plus précieux. C’est ce que nous échangeons contre de l’argent dans le cadre de notre travail. C’est ce qui a le plus de valeur auprès des autres : donner de son temps est sans commune mesure. Pourtant on l’oublie assez vite.



I. Il y a 3 types existants, 3 formes d’exigence aujourd’hui.


La société d’ailleurs, ne cherche pas à nous en faire prendre conscience. Elle nous propose de l’occuper, de le dépenser, de le rationaliser… un peu comme si nous étions les vaches de notre propre train. Entre autre en tout cas.


Il y a donc 3 formes d’exigence dans notre société. À chacun d’agir en fonction de ce qu’il vise pour sa propre finalité. Et puis au delà de ça, certaines personnes comme moi peuvent varier et avoir un pied dans chacune de ses catégories. Parce que combattre cela est une question de discipline et Dieu sait que la volonté vacille parfois. Personnellement, c’est un combat spirituel de chaque instant.


D’abord, les vaches et leur train.


Ça regarde en mâchouillant.

C’est le troupeau… qui attend sûrement quelque chose…


Là on l’on verse le plus facilement. Ça chille, il y a Netflix, les réseaux sociaux, ça consomme et puis ça attend. Ce qui dépasse ces gens-là, n’existe que le temps du passage. La vie est simple, manichéenne. C’est sûrement facile à vivre mais rien de très exaltant. C’est même un tombeau encroûtant et terriblement mortifère pour notre âme et notre vocation d’enfant de Dieu.


Ensuite, les chiens et leur caravanes.


Comme dans l’adage, ça aboie mais il y a une passivité. C’est plus sournois que les premiers. Car c’est une question d’apparence. Qu’elle soit en vérité ou en paravent. Cela regarde l’âme de chacun.

Moi je me dis quand même que cela témoigne d’une envie profonde de changement.

Peut-être que le bon moyen de se rendre compte du fond, c’est le temps. Normalement, on finit par en sortir. Ou on fait des allers-retours. Mais il peut aussi y avoir une question pharisianique. Il est souvent plus facile de camper que d’incarner.


Je crois profondément que ceux qui y sont bloqué sont des hommes et des femmes de bonne volonté à la base - comme chacun de nous, Dieu nous ayant fait ainsi - mais qui ont trop écouté la fadaise qui dit que la Jeunesse est faite pour expérimenter à tout va, « qu’on a qu’une vie »… vous voyez l’idée j’imagine.


Enfin, il y a ceux qui se risquent.


Ceux qui ont compris que le temps n’est pas extensible, pas achetable, filant comme le sable. Que chaque minute est comptée comme les cheveux, les grains de la plage et les étoiles du ciel.

Que les années ne sont que des marches qui permettent de progresser toujours. De faire mieux aujourd’hui qu’hier. Qu’il faut agir, se dépenser pour s’élever. Ils ont en tête bien des adages mais celui-ci pourrait résumer les autres…


« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! ». On pourrait aussi bien parler de combattre avec l’honneur dont on ne parle plus aujourd’hui… la chevalerie n’est jamais finie comme dirait l’autre.


Mais ceux-là ne sont pas légions. Ils sont les hussards restants de la dernière harde. De celle qui veut maintenir un panache de vie.

Quitte à souffrir, à aller dans le difficile, d’aller puiser un oxygène qui ne respire plus au milieu de nos villes où la verticalité étouffe le ciel et ses promesses.


Ce sont aussi les plus silencieux. Ils ne commentent pas comme les vaches, ils ne critiquent pas comme les chiens. Ils avancent à leur mesure. Se mettant dans le creux de Dieu. Ils observent et parlent pour dire ce qu’il faut. Ils ont des conseils pour ceux qui demandent mais n’en sont pas à étaler leur confiture de vie sur le dos des autres.


Ceux-là veulent vivre. Avec ce que ça implique. Ce que ça coûte parfois. Mais ce n’est pas le modèle le plus répandu dans notre monde. Ils vont à rebours de la marche de société. Par Idéal. Par ces étoiles qui scintillent dans leurs tripes.

Non par obscurantisme mais bien par sagesse. Si ce n’est la leur, ils ont l’intelligence de lire, de prier pour avoir des réponses. Il y a de l’humilité ici. Même si c’est une valeur qui tombe en désuétude. Faire silence permet souvent d’avancer, mais le brouhaha du monde rend difficile cette manière de vivre, cet appétit au calme que l’on trouve dehors au sommet des montagnes et au fond des talwegs des chemins noirs.


Mais le silence et le recul sont trop détesté par le Malin… et il aura tout fait pour détourner l’Homme de ces choses irritantes pour lui. Satan a d’ailleurs bien bossé : il a su insuffler à l’Homme d’étendre son corps avec ce nouvel organe à écran tactile. Il s’y connaît, et sait bien que la dopamine immédiate est le point d’entrée dans la faille de l’Homme.


Cette vision de la vie, des choses et de comment on emploie l’énergie de notre temps, n’inclue aucunement l’immédiateté des choses et de leurs acquis. Non ceux-là ont conscience que les choses prennent du temps… particulièrement quand il s’agit des combats spirituels et de la discipline a laquelle on soumet sa vie. Y arriver est si beau, se relever également, mettre sa confiance en Dieu encore plus !


Malgré tout, la société ayant changée, ces derniers ne sont plus que les anciens habitant de ces pays perdus. Là où l’éternité était un objectif structurant pour articuler les actions d’une vie.



II. La société a donc changé de fil pour la trame de fond de son tissus social.


Le nouveau tissus qui la compose n’a pas la même trame qu’avant. Les brins sont différents. D’une nouvelle race. D’un nouveau genre.


Il y aurait sûrement 1000 raisons qui viendraient expliquer leur petit pourcentage, 1000 personnes qui y ont déjà pensé. Je crois cependant que le plus important est de d’être capable de poser le constat. De l’intellectualiser. Penser d’abord pour ensuite agir.


Le seul problème ici : c’est jouer au poète.

De trop réfléchir aux causes, sans mettre l’action en branle. Ou de trop tarder, d’avoir une forme de passivité en somme. C’est tout le piège à con des nouvels ans. De ces résolutions qui ne sont que le fruit des mirages annuels. Beaucoup d’aptères y voient à chaque fois un horizon rassurant.


Parce que ce que la société a perdue c’est la transcendance. D’être capable de proposer quelque chose de subjuguant. Il n’est pas question d’un projet, ni de le gueuler à s’en tordre les cordes vocales comme l’autre énergumène qui nous sert de président. Non, il n’est pas question ici de projet mais de plan et d’objectifs concrets.


Cependant rien de facilitant aujourd’hui… mais encore faut-il le comprendre. Et ainsi passer ces obstacles sournois, pour agir en fonction.


La société fait tout pour infantiliser les gens… et les individualiser.


C’est une question d’environnement, des bords du bocal.


Par les modes de consommation d’abord.


Par la possibilité de l’immédiateté, de commander à manger à n’importe quelle heure - de la merde soit dite en passant : tant sur le prix que sur la qualité - livrée par les nouveaux esclaves du système. Ils pédalent pour notre bon plaisir, pour avoir l’impression de pouvoir tout manger, n’importe où, n’importe quand.


Par la manière d’occuper notre temps libre ensuite.


Par la place des réseaux sociaux et les heures interminables de « scrollage ».

Par la fainéantise, la paresse, les efforts qui ne semblent plus nécessaires. Parce que tout est facilité. Il y a toujours un moyen d’éviter de faire. Il y a même des gens aux USA qui payent d’autres pour faire la queue à leur place. Histoire de perdre leur temps autre part… parce que disons le : si tu es capable de payer pour ça, ce n’est pas dit que ce gain de temps soit mieux utiliser.


La culture demande l’effort du temps aussi.


D’ailleurs, on ne lit plus - et moi le premier, même si j’y travaille fortement -, le plaisir de la discussion à disparue et celui de refaire le monde n’a plus le vent en poupe. Les gens ne réfléchissent plus car ils sont saturés. On les abreuve. On leur donne la becquée. Les gens ne sont plus que dans le débat et plus la discussion.


On pourrait parler de l’impact politique également.


Par notre système politique, le citoyen n’a une voix utile que lorsqu’il faut mettre le bulletin dans l’urne. Pour le reste, Bruxelles se torche allègrement. De toute façon, la France n’est plus souveraine… et quand les français disent « non ! » comme en 2005… on leur dit « bah si quand même ». D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps le même cirque a rejoué sa marche funèbre.


Tout le nouveau système, qui a grossit depuis tant d’années, exige que nous soyons comme ci et comme ça. Il exige mais ne respecte pas ce qu’est l’Homme est fond.


Lisse.

Politiquement correct.

Sans trop de caractère.

Consumériste.

Mou comme un bon mouton.

D’arrondir le dos encore et toujours.

D’accepter en fermant sa gueule.

Et même aujourd’hui, de se déconstruire. De déboulonner notre histoire.

De faire place au communautarisme de chacun car le sens commun n’est plus. C’est l’individualité qui prime.


Sinon on nous tape sur les doigts. Comme par exemple avec la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Combien de fois cette institution a dépassé la souveraineté de notre pauvre France ?

Je crois que c’est juste la créature qui a dépassé le monstre des Lumières… j’imagine combien un Voltaire doit - depuis son enfer - rigoler à verge déployée.


Chacun sa communauté en somme, les 3 niveaux de population ne comptent plus.


C’est je crois la conséquence de ce délitement. Chacun a ses petites préoccupations, mais plus grand chose pour le bien commun. Pour la société dans son ensemble. Une Nation qui se respecte compte sur 3 niveaux de population : les précédents, les actuels et les suivants.


Et c’est un cycle éternel. Qui ne peut perdurer que si chacun en est conscient.

Nous héritons de ce que les anciens, nos morts nous transmettent. De ce pour quoi ils se sont battus. Même ce pour quoi, ils ont sacrifiés leur vie.

À nous de respecter cela et de le transmettre à notre tour. À nous de montrer, d’éduquer nos enfants et les suivants, pour qu’ils se rendent compte. À qu’à leur tour, ils agissent comme nous avons agis.


Mais ce n’est pas le sens de la marche actuelle.

Certains ne veulent pas déposer les armes. Et c’est heureux.

Certains veulent conserver.

Et c’est tant mieux.

Sauf que ce que nous avons hérités n’est pas fait pour les vitrines poussiéreuses. Il y a là-dedans quelque chose d’enivrant, de transcendant. Un quelque chose qui élève l’âme.


Le « moi-je, moi-je » devient la règle.


La tempête qui veut ébranler cela c’est justement l’individualisme galopant. Son sous-texte est terrifiant : le « moi-je, moi-je » qui n’a que le « droit de » coulant de la commissure de ses lèvres froides.

L’individu peut aujourd’hui fonctionner seul, il n’y a plus vraiment besoin des autres. Alors pourquoi le bloc sociétal devrait compter ? Plus de devoir donc… on ne doit plus rien. Trop de droit en conséquence. Comme un dû. Mais les premiers ne donnent-ils pas la saveur aux suivants ? Ou même toute leur valeur ?


À trop penser en fonction de soi, on en vient à se poser des questions qui remettent en cause ce qui relève de la logique naturelle et du bon sens.


En écrivant cela, je pense aux dérives wokistes, à ces envies de jouer à Dieu pour se définir comme on en a envie. À être trop confort, on explore des évidences qui n’existent pas dans les endroits où il n’y a pas le temps pour cela. En Afrique par exemple, on ne se pose pas la question de savoir de quel genre on se sent aujourd’hui. Non, arriver à se poser ces questions, ce ne sont que les signes d’un système qui dorlote trop près du mur et de ses limites. On dit souvent que les temps faciles créent des hommes faibles… le wokistan est une synthèse à lui tout seul de cette aberration intellectuelle.


Réfléchir et philosopher sont des choses importantes, je ne dis pas. C’est ce qui structure la pensée. Mais il y a un moment où la masturbation intellectuelle arrive. Et il faut savoir rester dans le réel.



III. Tout est histoire de …


« (…) Ce monde vétuste et sans joie,

Tremblera demain devant notre foi. (…). »

Chant des Lansquenets.


Tout est histoire de concret, du pays réel et de s’inscrire dans la sagesse de nos anciens. En somme de s’ernraciner quelque part : pour savoir où l’on va, il y a besoin de savoir d’où l’on part.


S’affranchir de tout. Faire table rase parce qu’on se pense capable de refondre le monde est la maladie de l’homme qui se prend pour Dieu. Comme la grenouille et le bœuf de la fable. Tout finit par éclater : la vérité indéracinable, tout comme la religion de la raison. D’ailleurs, cela s’observe en France : la branche sciée depuis 1789, commence à montrer des signes de faiblesses certaines. La république a voulu une société sans Dieu, changeant la chaîne de sa tronçonneuse en 1905… d’autres, viennent demander des comptes, voulant prendre une place qui reste de fait vacante. Et la logique qui articule cela s’étend parfaitement. La république ne propose rien de transcendant. Et l’Homme en a intrinsèquement besoin.


Je crois vraiment que la laïcité n’est que la transition d’un château l’autre. Ce système est bancal. Si la France ne réveille pas ses racines - et sa conscience - alors cela arrivera. La Nature ayant horreur du vide, la balance penchera.


Inéluctablement, la société d’agrège autour d’une religion… pour ma part, je prie chaque jour que la fille aînée de l’Eglise ne troque pas le royaume de Dieu sur terre pour celui du drapeau annoncé dans la chanson d’In Memoriam.


La Route, un bon moyen de revenir au monde.


De se rendre compte. De revenir au centre de sa conscience.


Le temps et son utilisation.

Les enjeux directement liés à la marche.

L’obligation de faire appel aux autres.

Les réflexions qui s’ancrent dans le concret, dans les rencontres, dans la fatigue, le désespoir parfois, dans la Nature… dans ce que Dieu a à offrir.


La Route permet - dans ses joies et ses épreuves - de revenir au temps vrai et aux bases du monde. Les fioritures n’y ont pas leur place. Le temps reprend la sienne et toute la suave valeur qui en découle avec.


Elle tient dans ces cas-là du rayon de miel… j’espère que l’image percutera les aspirations profondes des lecteurs qui baladeront leurs yeux par ici.


Le temps donc. Son rapport à celui-ci. Et les leçons qu’on en tire. La Route donne accès à cette treille pleine de sagesse inaltérable.


« (…) C’est comme si le temps changeait sur la route. Au final, il y coule différemment, plus doucement. Tout se gère à la minute, à l’heure, au jour. Des choses arrivent et repartent aussi vite qu’elles sont arrivées… je pense par exemple aux douleurs que l’on peut ressentir lorsque l’on déroule sa foulée. Au bivouac du soir aussi, surtout quand il fait un froid à déplumer les canards.

On est dedans, complètement. Les pas de fourmis qui différencient le marcheur - et le pèlerin par extension - étirent le temps des autres. Celui de la vitesse des moteurs, des obligations professionnelles, de nos vies qui aujourd’hui comptent le temps qu’il leur reste. On en vient à se poser la question philosophique de savoir « si prendre son temps, est-ce que c’est le perdre ?! »


Hors du tourbillon des sociétés donc, tout est plus lent. Il n’y a rien d’immédiat, rien d’acquis, rien auquel on a droit. Il faut agir, faire, remplir ses devoirs pour espérer y avoir accès. Un peu comme un abandon de ces privilèges qui nous paraissent de nos jours tellement acquis, qu’on se voit mal faire sans. (…) »


En somme : se décentrer de ses envies permet à Dieu de revenir au centre. Et ce, par l’abandon qu’on lui offre. C’est par Lui et sa paume providentielle que l’on se reconnecte aux autres. Que l’on peut de nouveau relier les oreilles au cœur pour s’inscrire dans un ensemble qui nous dépasse. Où la Charité Fraternelle prend tout son sens.


Aujourd’hui on encourage les gens à être sympa. Mais ce n’est pas la meilleur manière d’aider les autres a s’élever. Car être « sympa », être gentil n’est pas toujours synonyme de recherche de vérité. Non c’est plus un truc de tapis et de poussière que l’on pousse en-dessous.


Ce n’est pas pour rien que la coquille de Saint Jacques est un symbole de pèlerinage.

Ses rainures représentaient dans l’ancien temps le symbole de l’initiation. Comme l’escargot d’ailleurs.



Je crois que la route permet de revenir à la substantifique moelle de l’important. De l’essentiel, c’est cela qui rend intrinsèquement heureux. Parce qu’on y touche un début d’éternité. Notre rapport à Dieu y est décuplé. Le silence de la route permet d’entendre ses murmures tout contre l’aorte … et c’est d’autant plus précieux aujourd’hui.


La Route est l’école qui enseigne que Dieu nous aime et qu’Il prend soin de nous autre. Même si nous avons tendance à compter les points… et à ne voir que les traces dans le sable. Celles qui nous arrangent bien au fond du fond.



Conclusion : prendre le temps pour être en vérité.


Si je devais préconiser un remède aux existences qui se cherchent et qui tournent en rond dans leur malheur, ce serait d’aller marcher 3 semaines. Seul.


Pour les autres aussi d’ailleurs : je crois que c’est quelque chose que l’on devrait faire 3 fois dans sa vie.


À l’aube de devenir adulte et de rentrer dans la vie active. Comme un rite d’initiation.

À ses 40 ans. Pour prendre le temps d’un bilan dans le silence du temps.

Au moment de la retraite. Pour envisager la suite loin des pressions pour trouver comment occuper le nouveau temps qui s’offre à ceux-là.


Je crois au fond que Dieu a créé le monde pour cela. Pour aller lui consacrer du temps. Il a su créer quelque chose qui permet de se reconnecter à Lui plus facilement. Pour voir Son empreinte.

Et milieu de tout ça, dans la Nature qu’il a su nous offrir, il a donné l’intelligence à l’Homme pour construire des églises, des cathédrales. Ainsi que des villages, des quartiers, des ponts… les premiers sont un moyen direct pour être en sa présence, tandis que les seconds sont une connexion indirecte à travers la Charité des cœurs.


En tout cas, Dieu nous a donné du temps. Un temps limité c’est vrai. Mais Il nous indique que l’on peut l’utiliser pour vivre vrai.


À nous de bien en prendre conscience comme dans le « Memento Mori ».



Que nous sommes en train de mourir, alors qu’est-ce que nous faisons de ce temps-là ? C’est la grande question… à nous de chercher les réponses de Dieu et le souffle de l’Esprit Saint pour savoir où axer ses choix. Car il est une chose dont nous disposons en liberté : c’est notre libre arbitre. Mais nous aurons des comptes à rendre à la fin… l’existence - n’en déplaise à ceux qui la gaspillent - sera toujours infiniment plus courte que l’éternité.


À nous de voir - chacun en conscience - comment on veut cramer ce capital de départ.



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