À propos d'un marcheur lambda
Qui je suis ? Pourquoi ? Comment ? Où ?... quelques généralités.
PRÉSENTATION.
Né en 1988, j’ai toujours baigné dans une culture familiale où le voyage a toujours eu un ancrage très profond.
Que ce soit en famille où nous partions visiter des pays (USA, Hong-Kong, Philippines, Kenya, Égypte, île de la Réunion, Antilles et plusieurs pays d’Europe) ou juste pour randonner (Suisse et France majoritairement) ; que ce soit dans le cadre scolaire (France, Irlande et Russie) ; que ce soit seul (France, Australie et Espagne) ; ou avec des amis (France, Italie par deux fois, Allemagne, Autriche, Pologne et Portugal) … je me suis donc approprié cette partie de l’identité familiale.
Au-delà de l’envie de bouger et de découvrir, la forme de ces voyages ont également leur importance. Je pense notamment à ce roadtrip en Italie où nous avons joué de la musique avec deux de mes amis : de Vérone à Sienne, de Lucas à Florence, de la Palio delle Contrade à la Vénétie… nous avons chanté dans de petites rues aux sons de l’harmonica, de la trompette, de la guitare et de l’accordéon pour le plus grand plaisir de ces publics composés des badauds passants par-là.
Bien évidemment, il y a derrière tout cela bien plus : une manière d’être qui me caractérise et qui dessine mes pérégrinations.
Des traits de caractère d’abord : des qualités (courageux, empathique, persévèrent, connaissance de mes limites, optimiste, créatif, rêveur et très curieux) ; des défauts (méfiant, y aller coûte que coûte, très dur avec moi-même, obligation morale de faire pour ne pas me trahir) et des valeurs également (amitié, honneur, cette valeur d’absolu, exigence personnelle, franchise, dévouement, pureté).
Puis une identité profonde : français d’abord (cuisiner sur la route, la littérature, chanter aussi) ; catholique ensuite (le chapelet qui m’accompagne chaque jour, rester attentif au creux de la pogne Providentielle qui prend soin de mes aventures, moments de silence dans le rythme cadencé du corps pour s’entretenir avec mon Créateur) ; scout également (que ce soit la loi scoute et ses 10 articles, l’amour du feu de bivouac et de ses crépitements, le froissartage, le matelotage, la topographie, les raids, les chants) et cette aristocratie de la Route aussi (épices pour cuisiner, préférer la beauté à la survie : porter une noblesse de forme et d’intention dans ces nulles parts où la Nature règne en maîtresse, mettre la table et les formes au lieu de me satisfaire du minium… ). Comme le disait Guy de Larigaudie : « pour voyager, il faut deux choses : un smoking et un duvet. »
POURQUOI ?
Á mon sens, ce pourquoi trouve ses réponses en 5 points distincts découlant les uns des autres : un objectif précis, une aventure totale, un oxygène vivifiant, être un sel pour la terre et intriguer les autres…
Lors d’une aventure, remplir un objectif précis c’est me donner pour mission d’en aboutir le squelette en joignant le premier point au dernier. Il y a là-dedans comme un engagement à aller jusqu’au bout… quoi qu’il m’en coûte. Tous les points intermédiaires servent ainsi à épaissir le trajet et à donner un sens au périple, à ce corps qui se constitue au fur et à mesure du temps : la manière, le style et les rencontres en sont les vertèbres.
Cela permet d’embrasser totalement l’aventure qui m’attend. Ce que j’y vis me permet d’apporter sur la table du monde, une tranche de vie originale et inspirante… voir édifiante. De la même manière que la parole donnée, ne nous appartient plus : une fois le départ décidé, la volonté n’est plus nôtre… il faut s’en remettre totalement à la discipline de ces rêves qui survolent le seuil des portes. Ainsi ce témoignage interpelant me permet de transmettre les étoiles que j’ai dans les yeux parce qu’il y a l’écho d’un absolu dans ces horizons enivrants !
Par cet engagement, je vais capter un oxygène vivifiant pour ajouter cette ambition à la mesure audacieuse de l’âme. En m’y jetant en entier : je vais m’y éreinter le corps, la peau, les mains et l’ego avec tout ça. Mais la pureté de ces airs-là nécessite ce frottement à la rudesse du périple… vivre pleinement en s’abreuvant au difficile : ce sont les temps rudes qui forment les hommes forts ! Y respirer à pleins poumons, me rend vivant.
Être chrétien d’abord et puis surtout être catholique, exige d’être un sel pour la terre. Enfin parlons plutôt de parcelle car il faut bien s’ancrer quelque part : par nos talents, nos charismes et ainsi offrir un exemple de vie aux autres. Un domaine où je peux faire fructifier ce dont Dieu m’a pourvu au berceau.
Le témoignage singulier de l’aventure vécue, les conférences, écrire des livres… autant de moyens parmi d’autres d’intriguer les autres. En proposant un festin qui m’est propre et dont la chandelle inspirante est une lumière dont la vocation est le lampadaire et non le boisseau. Inciter les autres à quitter la croûte de leur canapé, celle qui anesthésie les élans de l’âme et qui la prive de la liberté.
COMMENT ?
La manière de se déplacer compte énormément pour moi : avancer à la mesure de la force du corps pour me remettre dans ma condition d’homme.
La marche à pied, le canoë, le radeau ou encore la voile sont des moyens possibles : ceux-là permettent un engagement total qui me correspondent plutôt bien ! Le rapport au sac, à la cadence des godasses, l’agencement des kilomètres comme les pierres d’une cathédrale ; l’eau, les pagaies et le sauvage des courants ; l’exigence de la navigation, de ce face à face avec l’immensité du salin, le fouet des embruns… autant d’obstacles aux fumets exaltants qui me poussent vers ces entreprises engageantes.
Par contre la moto ou la voiture sont pour moi des moyens de transport excluants : la déconnexion de la distance et du temps ne correspond pas aux rêves qui me cavalent la caboche.
Pour le dire autrement, voici la philosophie qui m’anime tant : aller bien loin de la frénésie de la modernité où l’Homme oublie ce qu’il est au plus profond de lui-même.
D’abord un corps avec un rythme cadencé par sa finitude. Ensuite un esprit qui se meut dans un environnement où il faut prendre le temps de regarder autour pour nourrir ce que j’ai dans la tête. Une âme qui retrouve sa place dans le transcendant d’une nature brute et une temporalité silencieuse où la main Providentielle du Père s’exprime plus clairement. Enfin, un retour au bon sens, très concret et progressif, permettant de franchir les obstacles qui s’érigent au-devant. La bonne utilisation de mon intelligence pour répondre aux besoins du terrain.
OÙ ?
Je dois bien dire que les régions montagneuses, désertiques et les grands espaces m’attirent plus que les autres.
Ainsi la topographie du monde est plutôt large pour mes élans : tous les continents peuvent se prêter au jeu, pôles compris. Au-delà du géographique, je vois 3 terrains principaux qui me parlent : les très sauvages et les coins hostiles, les peu habités et les plus urbains aussi… tous me vont.
A l’inverse, les grands espaces urbanisés comme le sont les métropoles sont des endroits que j’évite autant que possible. Mais parfois ces points de passage sont obligatoires : personnellement je les range plutôt dans la veine des voies touristiques et elles m’attirent beaucoup moins. Disons que le yoyo est plutôt rude quand je passe du silence des grands espaces aux ronronnements des machines citadines : le bourdonnement des voitures, le caquètement des bipèdes et le ronflement du bitume sont bien moins inspirants de mon point de vue.
Ainsi tout un tas de faisceaux me poussent à aller traîner ma sueur à certains endroits : ma recherche d’absolu et ma quête de Dieu ; la remise du petit de l’Homme dans la grandeur des éléments ; le transcendant des grands paysages sublimé par ce silence inspirant qui poussent au méditatif ; terrasser les obstacles et s’insérer dans le rude pour y gagner en faisant des cimes mon bivouac ; ce rapport aux horizons infinis qui soulignent la finitude de l’Homme et donc l’exergue de sa nature profonde et de sa condition intrinsèque ; la beauté exaltante de la Création ; la rencontre de l’Homme des périphéries, celui dont la vie tient sa réalité bien loin des névroses touristiques ; briser la glace à la débrouille de ces quelques mots, de beaucoup de gestes et du langage universel des corps…
Bref passer dans le monde afin de capter les vannes pour une meilleure compréhension de ces pays perdus offerts par Dieu, de l’Homme qui vit à sa place, de moi et du monde réel par ces rencontres émergents des circonvolutions itinérantes.