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  • jeansonalexis

Semaine 28 : Novi Pazar (3412 km).

Nouvelle semaine… nouvelles, nouvelles.


Je dois bien avouer que cela n’a pas été la semaine la plus productive de mon pèlerinage. Mais pour poser les choses clairement : je parle des kilomètres. Pas fou, pas fou de ce point de vue là. Mais au fond est-ce le plus important ? À cela je répondrai oui et non. Alors je m’en vais vous expliquer cela… je sais, c’est facile de faire la question et les réponses. Mais peut être un peu moins d’aller au fond des choses dans cette réponse bicéphale. Bref… allons-y.


Comme je le disais : c’est un « oui » et un « non ». Attaquons par l’affirmatif d’abord.

Qui dit pèlerinage, induit de la marche. Et puis c’est pour ça que je suis parti. Non ? Bah si ! Et plutôt deux fois qu’une. Donc il y à ce côté où ne pas marcher est comme une imposture. En quelque sorte… on en est bien d’accord mais c’est un fait. Moi, si je ne marche pas alors ce sur-place me bouffe un peu les tripes. Ainsi ne pas marcher, c’est aussi rester sur place. Je sais, ça fait deux fois que je l’écris mais c’est un fait. J’ai un peu - je dis bien un peu, son emploi n’est pas hasardeux - ce sentiment de penser que je vole le temps que j’ai. On pourrait voir cela comme des vacances au milieu de tous ces kilomètres, mais c’est bizarre d’être dans ma situation. Comme je le dis je suis en sous-marin : je suis là mais je ne souhaite pas spécialement faire de rencontres. Je prends vraiment ce temps pour me reposer et recharger les batteries. Bon, il y a en plus un rdv mardi qui m’oblige à rester sur Novi Pazar donc je reste dans cette ville mais pas pour n’importe quelle raison. Au fond c’est un temps avec lequel il faut que je m’accorde pour justement ne pas dilapider cette pause. L’utiliser à sa juste valeur en quelque sorte.


Et c’est là qu’on arrive sur l’infirmation - dans le sens d’infirmer quelque chose - de savoir si pèleriner c’est uniquement marcher. Et donc, par extension, de savoir si je suis dans mon rôle en restant à Novi Pazar presqu’une semaine.

Ce temps est aussi précieux car j’ai le temps de me consacrer entièrement à mes réflexions. À celles qui me taraudent depuis trop longtemps. Elles opèrent cette ritournelle depuis des années pour certaines d’entre elles.

Et ça me met dans un état particulier. Je m’y attelle, j’écris dans mon carnet. Le coeur palpite, je deviens nerveux, je vais chercher du regard autour de moi pour trouve les bons mots à mettre sur ce qui bouillonne dans ma tête. Et puis arrive un moment où le débit arrive dans mes doigts… si j’ai un stylo, je vais souvent trop vite pour que mon écriture soit très lisible, les pensées cavalent trop vite, j’ai du mal à les canaliser. À ce moment-là, un clavier est bien plus approprié. Et puis quand je bloque : je respire un bon coup, j’écoute mon cœur battre, je cherche et je cherche encore. Parfois je bloque longtemps. De temps à autre, aller voir l’évangile du jour aide à débloquer des choses. C’est pour cela que ces réflexions prennent du temps… et c’est pour ça aussi, que ne pas marcher me permet de rester dans mon pèlerinage. Car la cadence de la route empêche de se poser pour prendre le temps de courir de cette manière derrière le galop de mes réflexions.


Voilà ce que j’écrivais ce matin à propos de cet exercice et de ces sensations :

« 22-07. J’ai l’impression d’étouffer sous les réflexions. Cette sensation je la connais que trop bien. Elle m’assèche la bouche, mes yeux retournent leur orbite à la recherche des bons mots, j’ai le cœur qui bat comme si j’étais sur une piste, et souvent, l’écriture manuscrite ne peut suivre la cadence. Sauf à aller plus vite. Mais c’est de trop.

Dans ces cas-là, et si je ne veux pas dégueulasser les traits du stylo, en rendant illisible ce que le papier a reçu, le clavier convient beaucoup mieux à ces fulgurances.

Il y a un côté enivrant, excitant et éreintant comme un combat nerveux contre moi-même. »


Le cul posé quelque part, cela permet de mieux voir l’ensemble. Mais ce qui est certains, c’est que la marche et la cavale de ma caboche est un préalable nécessaire pour avoir ces temps de réflexion plus posé.


Et la semaine prochaine… le Kosovo si Dieu veut ! Impatient de vous raconter ça !

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