Bon que dire après cette semaine à Belgrade ? Elle fut tranquille, sans trop d’obligations sinon celles de me reposer et prendre mon temps à faire d’autres choses que la marche. Je me suis baladé mais ce n’est rien en comparaison des journées de marche que je peux avaler. On est loin des 30, 40 voir quasi 50 km jour. D’ailleurs, le rythme sera plus doux à la reprise. N’ayant pas de rdv à honorer pour retrouver quelqu’un, je retrouve la pleine possession de mon chemin. En effet, il y a eu ce truc de cavaler pour arriver en temps et en heure à l’endroit prévu. Attention : je ne me défausse pas. J’étais volontaire et les engagements pris l’étaient en conscience mais quand même. Je me suis senti un peu dépossédé de ma route. Il fallait que je sois coûte que coûte à Stara Pazova pour y retrouver mon ami. C’est une leçon que je retiens… plus jamais je ne ferai comme cela.
J’ai bien aimé mon passage à Belgrade même si plusieurs déconvenues ont émergées.
Je n’ai pas réussi à avoir le tampon sur mon passeport même après être passé au commissariat. Le policier auquel j’ai eu affaire ne voulait même pas parler avec moi. Même après lui avoir tendu mon téléphone ou la traduction de ma demande figurait. Une vraie tête de pioche. Son collègue quant à lui a lu. Et il m’a dit le même mot plusieurs fois : « nagranits »… après avoir demandé dans un café, il s’avère que cela veut dire « frontière ». Il faudra donc que je vois ça à la frontière entre la Serbie et le Kosovo… bon, je pense que ça ne va pas aider au bon déroulement de mes affaires. Mais j’en aurai essayé au moins. Je verrai sur place.
De la même manière, j’ai écumé les églises pour avoir un tampon sur ma credenciale. Mais mise à part celui de l’office de tourisme rien. Près de l’église san Svala, j’ai fait des allers retours dignes de l’épisode administratif du film « les 12 travaux d’Astérix ». De l’église à la boutique, puis dans le bâtiment blanc derrière la petite église attenante, puis de nouveau dans l’église. Ensuite, petit papier en main, pour faciliter la communication avec le gars dans le fameux bâtiment blanc… mais non. Le gars ne voulant pas faire d’efforts, m’a demandé à finir en coup dans l’eau.
Ha Belgrade ! Je ne sais si je m’y suis pris comme un pied mais le résultat aura été une semaine simple, avec des choses basiques et ces quelques déconvenues qui arrivent souvent quand la langue n’est pas de notre côté ! Au moins, je me suis reposé. Et même si j’ai des douleurs dans les jambes et aux genoux parce que je ne marche pas comme d’habitude… j’ai bien profité de ce temps posé. Et pour le coup, je suis très heureux de repartir dans les fournaises de Serbie pour attaquer les monastères qui jalonnent ma future route ! J’espère aussi que ce pays quittera, dans cette deuxième partie, ses prétentions agricoles. Que je serai plus abrité du soleil aussi - tant au dessus, que par le dessous avec les jeux de réflexion sur les sols arides - … après, n’oublions pas que la sueur est le jus de la route. Celui qui témoigne de l’engagement exigé pour en parcourir les portions enivrantes, comme celles qui sont plus décevantes.
C’est ainsi… j’espère juste que cela n’augure pas de déconvenues plus complexes lorsque je serai aux portes du Kosovo avec ces check point qui marquent le passage de la Serbie et du Kosovo. Là ce sera la police puis l’armée avec les tensions qui vont avec. Mais bon… cet incertains a quand même quelques effluves enivrantes malgré tout. Depuis le départ, la route reste quand même sécurisé. Là, on tombe dans quelque chose de différent comme si les cartes devenaient plus sérieuses et que la partie à jouer semblait plus serrée…
À Dieu vat ! Et je verrais bien ce qu’il adviendra.
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