C'est marrant, le site internet et les posts que j'écris pour le blog se retrouve à prendre le rôle que tenait mon carnet de route sur Compostelle ou en Australie.
Je finissai toujours par devoir synthétiser ce qui était arrivé après l'avoir délaissé. Pour me rassurer, je me disais qu'au moins comme ça je n'étais pas tellement dans le factuel mais plus dans l'essentiel. Bon... c'est une excuse, vous en conviendrez mais c'est ce que je me disais.
Alors synthétisons.
Ce qui ressort de ces dernières semaines, c'est la montagne au milieu. Maintenant je suis en Italie et j'en sors mais fini les grandes dents alpines. Je suis passé à travers. Et ce fut loin d'être une mince affaire. Non. Engagement, exigence, y aller totalement avec les pincettes de circonstances - en se renseignant beaucoup - ... tout cela a été prenant. À tous les niveaux et même les kilométriques.
Parce qu'en montagne certains le savent déjà, on est plus lent. On fait moins de kilomètres parce qu'il y a plus de dénivelé. Alors quand il y a de la neige, il faut compter 1,5 son temps. Hé oui : cette traversée s'est fait en partie en raquette.
Dans la neige, la molle, la dure, la tassée, la pentue, l'ardue qui monte... j'ai eu droit à toute la palette. Et puis les tempêtes de neige, le vent fou et renversant aussi, le froid engourdissant, le souffle court pour monter encore et toujours, puis la retenue dûe à la descente... c'est ainsi et puis de toute manière, c'est ce que j'étais venu chercher.
La difficulté. Ces phases où on se demande comment on fait pour avancer de poteau en poteau pour reprendre le souffle et racler la gorge qui se dessèche toujours trop vite.
Je suis passé par le col de l'Alpette (1600 environ), monté au Fort de la Redoute (2390 m)... j'ai la barbe qui a gelée, mais l'envie d'avancer était toujours carré au fond des tripes. Même si le sac était lourd, même si les traits étaient tirés et les pieds poudreux... vous connaissez la chanson après tout.
J'ai également marché 3 jours avec mon ami d'enfance qui était déjà venu sur Compostelle. Thibault c'est un gars des 3 jours. Comme sur Compostelle. C'est la bonne fréquence qu'on a trouvé. Le diapason de notre vieille amitié n'a pas besoin de rampe de lancement. On se trouve comme on s'est laissé et c'est heureux. Nous avons marché de Pontcharra jusqu'à Albertville ! Quel heureux moment.
Et puis encore pleins d'hôtes pleins d'attention ! Merci à eux, merci à la route et merci à Dieu.
Ultreia !
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