Me voici arrivé au terme d’une nouvelle semaine. C’est donc l’occasion d’en aborder les points importants.
Peu de choses aujourd’hui sur les paysages en eux même. L’option de la réflexion encore une fois. Cependant avant d’aborder cela : petit point sur cette Grèce incroyable que je traverse.
Point rapide de mon avancée sur la route.
Je suis à Kavala. Sur la côte.
J’ai retrouvé la mer. Et je suis passé par bon nombre de monastère depuis la dernière fois. Et c’est ce que je retiens de ces derniers jours. Toujours incroyablement beau ! Des peintures, des ambiances… j’ai aussi pu avoir la messe aujourd’hui et discuté avec le père Lito qui parle un français impeccable !
Spirituellement aussi c’est l’éclate même si j’ai encore des efforts à faire pour totalement ancrer les choses dans ma routine. Je cite maintenant les mystères et fruits des mystères pendant mon rosaire quotidien.
La prière perpétuelle s’étend entre 1/2h et 1 heure. Prière le matin et le soir aussi. La Bible, je m’y tiens plus. Mais c’est encore à travailler pour dégager le temps chaque jour de m’y plonger.
L’heure route est pour le moment le grand manque. Mais ça va venir. Je prends le temps et je ne veux pas que de mauvais anges arrivent à me faire abandonner tout effort spirituel sous prétexte que je veux en faire trop et que je le retrouve à ne plus rien faire du tout. C’est d’ailleurs une stratégie très bien expliquée dans le livre de CS Lewis « Nouvelles tactiques du Diable ».
Je fais aussi des pompes tous les jours, viendront en temps voulu les abdos et le gainage. Mais ça prend forme. En somme : une discipline pour un idéal. Je commence enfin à m’y mettre après toutes ses années. Moins m’écouter, mieux utiliser le temps dont je dispose, moins me perdre dans des inutiles comme les réseaux.
Mais le temps avance et j’y vois plus clairs. Je calibre mieux les choses. Par exemple j’ai compris une chose : parfois, une envie ou un besoin n’est pas forcément à jeter à la poubelle. On peut l’utiliser autrement pour apporter du positif. Question de mécanisme interne.
Par exemple, j’aime bien regarder des vidéos. Jusqu’à présent, le fil des réseaux sociaux me tenait à ce niveau là. J’avais un besoin de regarder mais du coup : il y a la problématique du scroll. On en finit pas et on en ressort sans grande plus value. Donc maintenant, je cherche des reportages ou du contenu susceptible de me former et d’approfondir des sujets.
Voilà pour les éléments plus quotidiens. Voyons maintenant toute une réflexion a propos de la ritournelle incessante de mes pensées et réflexions internes.
Des projets pour un oxygène tout à fait personnel… voir aliénant.
C’est fou comme la route continue de poser des éclaircissements au fur et à mesure de sa couenne. Je continue à progresser tant au niveau des kilomètres que de mes gamberges. J’aime bien. Que les deux aillent de concert. Le pupitre des leçons de ND de la route n’en finit pas de s’allonger. Il semble n’y avait aucune limite à ses extensions. Chaque jour de nouvelles perspectives voient le jour en mon esprit. Non pas qu’elles n’aient pas toujours été là quelque part. Non, je crois que c’est ma pérégrination qui me permet de découvrir tout ce potentiel. Les jours ont leurs heures, les paysages leurs points d’intérêt et la route ses ornières.
Dans celles-ci, les poussières qui s’y cachent au premier abord, viennent virevolter quand j’y passe. Alors des formes émergent, elles viennent dessiner les prémices d’intuitions que le reste de la journée ou des jours suivants me permettent d’affiner. Certaines n’ont pas une espérance de vie très longue. Mais d’autres prennent leurs quartiers et m’alimentent. Comme une becquée finalement. J’ai besoin de cela et c’est avec gourmandise que je les ingurgite.
C’est notamment pour cela que la vie monastique n’est pas faite pour moi. La clôture de ses silences, son calme et la lenteur de la vie dans ces là-bas profonds ne pourraient pas contenir mes explosions intérieures. Parce que ce n’est pas juste une étincelle de départ, non il y a avec ça tout une gesticulation et un bouillonnement qui finit par déborder. Cela ne porte pas au repos et au calme étiré sur toute une vie dé contemplation.
À chaque jour, de nouveaux projets. Je sais que certains ne verront jamais le jour mais c’est comme ça. Ça « poque » dans ma tête. Et comme souvent, j’envisage de réellement le faire. Si jamais je m’en convainc alors je suis foutu. Le projet me poursuivra comme une mouche du coche. Elle viendra me susurrer à l’oreille que je suis en retard. Elle me demandera ce que je fou. Pourquoi je n’avance pas, pourquoi je l’ai laissé de côté. Et si je l’écoute trop alors ce nouveau projet viendra s’accumuler à tous ceux que j’ai en tête d’accoucher un jour ou l’autre.
Au moins je me dis que si un jour je suis incarcéré ou pris en otage, j’aurai de quoi tenir mentalement. Que j’aurai le temps de couler les fondations intellectuelles de ces projections mentales.
Je dis cela parce que cela part toujours d’une idée. D’une réflexion. Et comme je suis perfectionniste, que je vois toujours gros dès le départ… alors je pars dans des plans, des notes, des tableaux, des écrits plus ou moins aboutis. Ainsi j’ai une pelleté de livres en tête et autre qui remplissent les étagères d’une des pièces de mon palais mental. Pour exemple en voici un rapide aperçu… bien évidemment la liste est loin d’être exhaustive et je pourrais la dérouler pendant long encore.
un roman scout,
des essais politiques,
des récits de vie thématiques,
un livre à tiroir spirituel,
des conférences,
un spectacle,
des jeux de société,
un genre d’hunger game à échelle du réel,
d’autres essais où étoffer mes réflexions,
une marque d’alcool arrangé,
des games de bières à destination de publics précis,
des idées de réutilisation des drêches de bière pour la création de pas mal de choses originales,
un projet de maison d’hôte incroyablement particulière avec au centre le thème de la bière et la salle au étoiles. Il y aurait aussi ce côté résidence d’artiste avec une note bénédictine qui mêlerait la création avec le travail…
l’idée d’un gîte pour pèlerin placé sur un chemin de Compostelle par exemple,
un projet de boîte portant sur la bière, le brassage et les accords mets-bières,
un projet d’association type « SOS calvaire » mais pour protéger les églises qui brûlent en France,
des projets de voyages et d’expéditions.
etcétéra, etcétéra, etcétéra !!!
Si je suis arrivé à vous écrire tout ça, c’est parce qu’en écrivant ces lignes, un nouveau livre s’est imposé dans mon esprit. Un bouquin qui pourrait s’intituler « ça c’est la France mon pote ! » L’idée serait d’écrire mon amour de ce pays qui est le mien et tout ce qu’il a apporté au monde. Les premiers fils que j’ai tiré pour le moment sont les suivants : les trappeurs c’est nous, les cowboys aussi, … bref, écrire quelque chose pour rendre hommage à ce qu’à été la France et sur ce qu’elle pourrait encore apporter au monde.
Donc encore un projet en cours. Est ce que le fil arrivera à son terme ? Je ne serai le dire. Est ce qu’il faudrait que je m’isole dans une isba au beau milieu de la Sibérie pour tout aboutir ? L’idée de prendre le temps pour aller au bout des choses, de se dégager cet oxygène pour accoucher de tout ce qui bouillonne dans mon ventre. Parce qu’au final, c’est une affaire de tripes, de cœur, de poumons… mais qui peut se le permettre aujourd’hui ?
Là je suis en pèlerinage donc c’est différent. J’ai pris le temps de la marche. Mais quand on est sédentaire ? Il y a le travail qui revient. Et c’est heureux. C’est une levier qui mène à l’épanouissement personnel. Les responsabilités, les objectifs, être utile au fonctionnement d’une boîte… tout cela donne sa valeur au travail. On fait partie de quelque chose, on apporte son brin au tissus social. Et puis en plus de cela, il y a la place qu’on prend dans la communauté : l’esprit de service, le temps que l’on consacre aux autres… bref tout un programme encore.
Je crois que cette ritournelle ne finira jamais.
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