2 semaines entre ces deux endroits. Et quelques kilomètres aussi.
De beaux endroits, de belles rencontres aussi. Pleine de charité et de générosité aussi. Certains m'ont accueillis les bras ouverts et je les en remercies vivement. Je pense notamment aux Château, aux Grener aussi. Comme le dit l'évangile : ils m'ont nourris, vêtus, abreuvés... sans rien demander en retour. Ils ont été des enclaves dans les flots tumultueux de mes problèmes de cheville. Ils m'ont permis de pouvoir déployer la voilure après avoir repris des forces.
Ils m'ont fait découvrir leurs vies : le parcours Alpha, la chasse, la sculpture, Emmaüs, leurs vies de famille, leurs villes et les trésors de Montluçon (notamment la chapelle du Sacré-Cœur ou de la Croix Verte) ce en quoi ils croient, leurs voyages en Israël aussi. Ils ont déployés les contacts qu'ils ont pour adoucir la suite de mes pérégrinations... des incroyables, voilà ce qu'ils sont. Des insoupçonnés aussi. Je cite Patrice, Françoise, Elisabeth et Jean-Marc mais il y a tous les autres.
Et puis il y a mon frère Paul qui est venu marcher avec moi aussi.
2 jours simples et riches. Des discussions, des silences, des bivouacs, des feux de camp au milieu des bois ou dans un pré avec une rivière au milieu... pouvoir emmener mon frère dont le monde qui est le miens revient à lui rendre la pareille. Étant comédien, il m'a souvent fait croquer des morceaux de son univers. J'ai pu un peu agir dans l'autre sens. Mon livre sur Compostelle avait déjà fait sourdre les debuts d'une interrogation nouvelle mais pouvoir le vivre, c'est autre chose. Content donc d'avoir pu connecter plus encore alors ce frère que j'aime tant.
Que de chose, que de chose.
La route est riche. Tellement riche. Elle alterne ses différentes casquettes avec classe et sait me surprendre à chaque fois. Elle répond exactement à ce que j'y suis venu chercher. Même si elle agit comme elle l'entend, et qu'elle agence ses pions sans me consulter, ses ornières ont l'écho des grandes questions qui me taraudent depuis quasiment l'enfance. C'est comme si elle ruisselait mes points d'interrogations depuis toujours. C'est surprenant, c'est incessant même.
Lorsque je me marche, la gamberge fonctionne à plein régime. J'ai des fils que je tire depuis longtemps : avoir une vie héroïque, vivre pleinement selon l'idéal qui me parle, le goût de l'aventure sur l'amour du confort, mener une vie croquante, un truc de bon vivant et de chevalier en même temps. Je crois que la sédentarité me fait balancer entre la facilité et ce que j'essai d'incarner depuis longtemps. Peut être que c'est aussi ça que j'étais venu chercher dans cette poussière ancestrale...
... après tout, la piste que je suis depuis tout ce temps a peut être ses traces sur le chemin que je déroule. Peut être qu'il est temps de faire ce choix, celui de moins m'écouter et faire confiance à l'étendard qui me fait vibrer et qui semble m'absorber totalement.
Si je devais décrire ce qui me touche en quelques coups de pinceaux, je dirai probablement ceci :
"Vivre comme francais, avec le code d'honneur de la chevalerie à grand renfort de panache, de courage, de détermination et de piété. Ne jamais laisser les autres indifférents par l'exemple de vie. Préférer l'exemplarité aux mots. Faire mieux aujourd'hui qu'hier et demain mieux qu'aujourd'hui. Être un aventurier qui se prépare à la plus fière des épopées, qui est de conquérir mon âme pour devenir saint." ... entre autre. La liste serait longue sinon.
Mais c'est peut être le moment, si ce n'est le cadre, pour m'y plonger à pleins. De toute manière, la rigueur que demande la route est un terreau très intéressant pour faire pousser des racines. Ce ne sera pas facile tous les jours mais la discipline exige de se départir de la simple fluctuation de la motivation.
"No pain, no gain" comme disent certains.
"À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" comme d'autres le disent... et beaucoup de citations pourraient venir ajouter du poids à cette impression des possibles.
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